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Barre de gauche 3 - Sixième Sens (6 Sens)
Scepticisme et parapsychologie ? Une incompatibilité de fait ?

Le titre de cet article suggérera une réponse affirmative à beaucoup de lecteurs. Pourtant, à vrai dire, cette réponse n'est pas une évidence.

Pour ma part, je défends l'idée que la parapsychologie à besoin d'une dose de « scepticisme   raisonnable  » pour mener à bien ses investigations. Mais, à contrario, les sceptiques ont-ils besoin de la parapsychologie? La question est posée.

Ce que je puis dire, en revanche, c'est que je ne comprends pas le besoin systématique de certaines personnes de vouloir "casser du psi". Je pense à certains hommes - loin d'être idiots pourtant - qui se complaisent à rejeter toute hypothèse qu'une force, un procédé etc., inconnu à ce jour, ait pu être à l'origine de l'observation de faits qui dépassent l'entendement actuel, qui défient notre logique, qui remettraient en question certaines de nos théories, de nos certitudes aussi....

Ce qui me gêne, ce n'est pas le doute, ni l'esprit critique. Au contraire, il faut ces deux qualités. Il en faut bien d'autres, mais je dirais que la troisième doit être l'honnêteté de dire «  Je peux comprendre et expliquer ce qui s'est passé  » ou «  je ne peux pas comprendre ni expliquer ce qui s'est passé ». Cette position précise me paraît la plus saine. Pourtant certains s'égosillent à dire « il y a forcément un truc » ou « c'est du pipeau, croyez-moi sur parole».

La croyance n'a rien à faire là-dedans.

Ce qui compte c'est l'observation et l'analyse - comme certaines psychokinésies - faites, après contrôles et sous surveillance constante. Ici, mettre en cause le sujet psi sans démontrer l'éventuelle fraude c'est non seulement pas très respectueux pour l'expérimentateur, mais c'est surtout un peu trop facile. En outre, j'ajoute que dans ce genre de raisonnement on met en cause l'honnêteté et les compétences des observateurs ; qu'ils soient scientifiques, illusionnistes ou journalistes. Ces gens seraient donc tous complices d'une énorme machination ? Pourtant, une telle conduite serait à haut risque pour eux car ils (les scientifiques et autres observateurs) ont une réputation à défendre. Je ne peux donc pas imaginer, sauf à le démontrer, que pendant des décennies tant de personnes, dont des grands noms de la science ou de l'illusion, puissent s'être fait « berner » par une seule personne.

On nous dira «oui mais il y a des techniques (des prestidigitation) bien rôdées qui peuvent vous induire en erreur.» Soit, je l'ai bien noté, j'en ai conscience et cela ne fait que rajouter à la difficulté d'étudier le « paranormal » si tant est qu'il existe. Tout est histoire de protocole, de compétence, d'observation et d'honnêteté intellectuelle.

Je rappelle que je ne suis pas un croyant - ni en dieu, ni en rien que je ne puisse vérifier - et que dès lors je suis plus près des sceptiques que des « paranormalophiles ». Seulement, voyez-vous, certains faits m'ont amené - en gros curieux que je suis - à me poser mille questions sur ces thèmes pour le moins tabous, obscurs aussi...

Pourquoi chacun parle du « paranormal » dans son coin en y allant de son témoignage et pourquoi personne ne cherche franchement à comprendre ? Sans doute, de façon inavouée, pour cultiver un semblant de mystère. Mais où se trouve le vrai du faux ? Ou aurait-on peur d'apprendre que le paranormal n'existe pas? Ce que je pense.

Voilà, de façon très raccourcie, la raison qui a poussé à la création de Sixième sens.

D'abord donner la parole aux témoins, voire aux victimes, de ce «paranormal». Puis, si les choses et les moyens nous le permettent, faire de véritables recherches, expérimentations etc. Voilà quelques uns de nos objectifs.

Les qualités d'écoute, de respect, d'analyse doivent être permanentes pour un travail serein. Il est évident que l'association doit préciser, dès le début, sa démarche afin qu'il n'y ait pas d'ambiguïté. Ainsi, les sujets d'ordre religieux et spirituels ne feront pas l'objet d'étude ni de débat.

C'est parce que les chercheurs (sceptiques compris) tout comme Sixième Sens, sont isolés et travaillent sans moyen, que je réclame officiellement depuis 1998, que soit mise en place une structure (sous tutelle de l'état voire d'un organisme privé neutre) qui permettent de travailler ensemble, sur la parapsychologie et ses domaines satellites.

Je suis en train de développer quelques idées quant aux missions et à l'organisation d'une telle structure que j'exposerai à la critique (constructive) le moment venu. Mais avant d'en arriver là, il faudra qu'on apprenne à distinguer les escrocs du paranormal des personnes qui posent de véritables questions et représentent de vraies énigmes pour tout un chacun, scientifiques compris.

Il faudra redéfinir ce qu'est un charlatan et mettre en place des mesures de contrôles. Mais peut-on vraiment contrôler les activités de tout un chacun dans ce domaine où le vide juridique autorise toutes les dérives? Il faudra aussi établir des chartes de bonne pratique, des suivis visant à garantir aux clients de ces praticiens un minimum de sérieux et de garantie...

La parapsychologie devra donc être dissociée de ces clichés, hélas majoritaires, que donnent les pseudos « voyanto-mediumno-channel» et autres praticiens. Pardonnez-moi ce néologisme un peu long.

Je viens, sans doute, de piquer au vif un grand nombre de lecteurs. Je m'en excuse. Mon but n'est pas d'être blessant. Je fais juste un constat : Ceux qui font du tort à la parapsychologie, sont ceux qui, contrairement à nous, n'ont rien à faire de l'aspect étude du phénomène.

Est-ce par ce qu'il y a des escrocs qu'il faut mettre tout le monde en accusation ? Bien sûr que non, restons sérieux.

Des gens posent un vrai problème de compréhension et font l'objet d'attaques interminables ou de louanges à n'en plus finir. Mais que se passe t-il ? Ne saurions-nous pas discuter clairement, ouvertement, objectivement  et sereinement?

Tout est question d'organisation et d'honnêteté intellectuelle personnelle : « on sait ou on ne sait pas ce qui se passe.» L'accusation passe, doit passer, par la preuve de la fraude.

La parapsychologie est encore une discipline inconnue mais déjà méprisée de beaucoup. La preuve de la fraude étant faite il faut avoir le courage dénoncer la situation. Mais cela ne doit pas servir à dire que tout effet psi provoqué par Unetelle ou Untel est une supercherie.

Toute nouvelle expérience doit être observée comme si elle était unique. L'observation ne serait pas claire si l'on partait avec un préjugé. Nous avons tous menti, à un moment ou un autre de notre vie. Sommes nous, pour autant, toujours en train de mentir ?

En conclusion, je dirais, qu'en l'espèce, il ne peut pas y avoir une multitude de réponses possibles sur une observation. Soit elle est démontrée comme fausse, soit, pour l'heure, elle reste inexplicable. Le fait d'être inexplicable, à ce jour, ne signifie pas que l'objet de ladite observation est paranormal. Cela démontre tout au plus que bien des choses restent à découvrir et que l'homme du XXIème siècle, capable de prouesses technologiques et scientifiques remarquables, a encore beaucoup à apprendre de la nature et de lui-même.

La question, peut-être gênante, n'est plus vraiment « Est-ce que cela existe ? » mais plutôt « Comment s'organiser pour tenter de comprendre les mécanismes des expériences sans explication rationnelle ? ». Un long et intéressant travail en perspective. Intéressant, mais usant par son insaisissabilité.

Wattrelos le 13 novembre 2005

Mise à jour le 04 septembre 2006

Mise à jour le 04 juin 2006

Jean-François SOYEZ